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Inclusion des femmes en entreprise : un plafond de verre toujours présent, selon Michel Ferrary
Selon la dernière étude de l'Observatoire SKEMA de la Féminisation des entreprises, les femmes sont toujours significativement sous-représentées dans la gouvernance des plus grandes entreprises françaises. Dans l’étude 2023, intitulée "Diversité et Inclusion au sein du CAC40", Michel Ferrary, enseignant-chercheur en charge de l’Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises, met en évidence que la parité homme-femme est encore loin d'être atteinte dans les postes de direction des entreprises du CAC40, à quelques jours de la Journée internationale des droits des femmes.
C'est une réalité : sur les 80 postes de Président et/ou Directeur Général des entreprises du CAC40, il n'y a toujours pas de femmes Présidente directrice-générale, mais seulement deux femmes présidentes du conseil d'administration et une femme Directrice Générale, ce qui représente seulement 3,75% de ces postes.
En revanche, la parité est plus proche pour les postes d'administrateurs, avec 254 femmes sur les 562 postes d'administrateurs des entreprises du CAC40, soit 45,20% (+0,93% par rapport à 2021).
La Loi Rixain commence à produire ses effets mais…
L'étude souligne également que la loi Rixain, qui prévoit que 30% des postes de direction soient occupés par des femmes d'ici 2027, commence à produire des effets. En 2022, 12 entreprises ont atteint ce pourcentage, soit une augmentation de 50% par rapport à 2021. Cependant, Michel Ferrary précise que cette augmentation est uniquement due à l'ajout de chaises autour de la table de direction et non à un remplacement des hommes par des femmes.
Des exemples à suivre
L'étude identifie également les entreprises du CAC40 qui font office de "mauvais élèves" de la parité, avec quatre entreprises ne comptant aucune femme dans leur comité exécutif (ArcelorMittal, Bouygues, EssilorLuxottica, Stellantis). Elle distingue également quatre catégories d'entreprises (les machistes, amazones, féminines et masculines) et décerne un prix Orange à Air Liquide, qui utilise son vivier de femmes cadres pour recruter des femmes dans son comité exécutif, et le Prix Citron à EssilorLuxottica, pour son absence de femmes dans son comité exécutif.
Des implications sur la Responsabilité sociétale des entreprises
Enfin, l'étude s'interroge sur la polarisation sexuelle croissante des grandes entreprises et se demande si cela ne conduit pas à une ghettoïsation. Néanmoins, elle conclut que la féminisation des comités exécutifs et de l'encadrement a des effets positifs sur la rentabilité opérationnelle, la responsabilité environnementale et la responsabilité sociétale des entreprises. « La responsabilité environnementale des 10 entreprises dont le comex est le plus féminisé est 41,68% supérieure à celle des 10 dont le comex est le moins féminisé (13,19 contre 9,31) », pointe Michel Ferrary dans son rapport.
Découvrez l’étude 2023 du Professeur Michel Ferrary
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