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SKEMA accueille l’EFA 2025 : une édition record et stratégique pour la finance académique

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Publié le 04 juillet 2025

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L’European Finance Association (EFA) tiendra sa conférence annuelle du 20 au 23 août 2025 sur le campus Grand Paris de SKEMA Business School. Pour la première fois depuis 1998, l’événement revient en France avec une édition record : 2024 papiers soumis, 216 retenus, 81 sessions programmées et plus de 800 participants attendus. Le professeur Laurent-Emmanuel Calvet, directeur du programme scientifique, revient sur les coulisses de cette grande rencontre académique internationale.

Quel est votre rôle exact dans l’organisation de cette conférence ?

Je suis le directeur du programme scientifique, ce que l’EFA appelle le Program Chair. Cette fonction implique le pilotage de l’ensemble du processus académique, de l’appel à contributions à la structuration des sessions.


Combien de papiers ont été reçus cette année ? 

Nous avons reçu 2024 papiers en deux mois, entre début décembre 2024 et début février 2025. Nous en avons retenu 216 suite à un processus de sélection en trois temps : 1) une présélection par un comité scientifique composé de chercheurs provenant d’institutions françaises, 2) une évaluation par près de 1000 évaluateurs internationaux, 3) une organisation en sessions thématiques par 54 track chairs. 

Les experts engagés dans le processus de sélection sont issus des meilleures universités européennes, nord-américaines, et asiatiques. Je souhaite souligner que les track chairs en charge de la dernière étape sont des experts mondialement reconnus de leur domaine. La constitution des différents comités a représenté une partie importante de ma mission, que j’ai particulièrement appréciée. 

 

Les thématiques abordées seront la finance durable, la dette publique, les nouvelles technologies financières, les paiements digitaux, les produits dérivés, et l’IA


Comment les différentes sessions sont-elles constituées ? 

Les track chairs ont choisi, parmi les papiers ayant reçu les meilleures évaluations, ceux permettant de construire des sessions cohérentes autour de thématiques précises. Le travail des track chairs donne à la conférence sa structure et son homogénéité.


Quelles seront les grandes thématiques de cette édition ? 

Elles reflètent le foisonnement du champ et sont donc très variées. Elles incluent notamment la finance durable, la dette publique, les nouvelles technologies financières, les paiements digitaux, les produits dérivés, et l’intelligence artificiellLese. La finance des ménages, un domaine de recherche auquel je contribue depuis une vingtaine d’années, prend également une place croissante :  huit sessions porteront sur ce thème cette année, un niveau inédit.


Pourquoi un tel intérêt pour la finance des ménages ?

Parce qu’elle permet d’éclairer des comportements économiques fondamentaux. Les ménages détiennent la plupart des actifs dans l’économie, et leurs décisions d’investissement, d’emprunt, ou d’épargne, ont un impact déterminant sur les marchés. C’est aussi un excellent terrain pour tester les modèles économiques ou les prédictions de la théorie de la décision.


Vous présentez vous-même un papier cette année ? 

Oui, un article coécrit qui analyse l’impact des produits structurés souscrits par les ménages sur les marchés de couverture. Ces instruments financiers, séduisants en période de taux bas mais complexes, peuvent exposer les épargnants à des risques importants en cas de retournement.


Vos recherches personnelles alimentent aussi cette thématique ? 

Absolument. Je travaille depuis le milieu des années 2000 sur les décisions financières des ménages et leur influence sur les prix des actifs financiers. C’est un axe central de ma recherche, avec une attention particulière portée aux modèles de décision et aux dynamiques d’équilibre général. J’ai récemment publié plusieurs articles sur ces questions dans le Journal of Finance, et le papier présenté à l’EFA s’inscrit dans la continuité de ces recherches.


Quels seront les temps forts de la conférence ? 

La keynote de Monika Piazzesi, professeure à Stanford University, est un moment très attendu. C’est une chercheuse de référence mondiale, ancienne présidente de l’American Finance Association (AFA). Un autre temps fort sera le panel plénier sur le thème « Finance et climat », auquel participeront Catherine Wolfram (MIT), Andrew Blease (Moody’s), et Lars Hansen (Université de Chicago et lauréat du prix Nobel d’économie).


Combien de sessions sont prévues cette année ? 

Le programme prévoit 81 sessions sur deux jours et demi. Cela représente 216 papiers présentés, répartis selon des thématiques d’actualité et rigoureusement sélectionnés. Chaque session est construite pour offrir un panorama cohérent des recherches les plus avancées.


Comment se déroule une session concrètement ? 

Chaque session dure 30 minutes et comporte trois présentations. L’auteur du papier dispose de 15 minutes pour exposer ses résultats, suivies de 10 minutes de discussion critique par un autre chercheur, puis de 5 minutes d’échange ouvert. C’est un format rigoureux, pensé pour favoriser les retours constructifs.

 

Des sessions sont sponsorisées par des institutions comme la Banque de France, la BCE, la Banque des Règlements Internationaux, ou le fonds souverain norvégien

 

Quel public attendez-vous ?

Plus de 800 chercheurs, enseignants, représentants de banques centrales et professionnels de la finance sont attendus. La conférence annuelle de l’EFA est un moment fort pour la communauté académique internationale, mais aussi un espace d’échanges entre recherche et monde professionnel. Une véritable place où échanger.

 

Comment l’EFA s’articule-t-elle avec le monde non académique ?

Plusieurs sessions sont sponsorisées par des institutions comme la Banque de France, la Banque Centrale Européenne, la Banque des Règlements Internationaux, ou le fonds souverain norvégien. Ces partenaires utilisent la recherche pour mieux comprendre les marchés, anticiper les risques et ajuster leurs décisions. L’EFA joue un rôle de forum d’idées, à la croisée de l’université, des banques centrales et du secteur privé.

 

Quel est le devenir des papiers présentés ?

Ils ont vocation, in fine, à être publiés dans les meilleures revues scientifiques. Être sélectionné à l’EFA est un signal de qualité fort. Les retours reçus pendant la conférence permettent souvent d’améliorer les articles avant leur publication définitive.*

Quels sont les partenaires principaux de cette édition ?

Ils sont nombreux et incluent la Banque Centrale Européenne, la Banque de France, la Banque des Règlements Internationaux (BIS), CRSP (University of Chicago), Dimensional Fund Advisors, la Fondation Natixis, la Fondation SCOR, le Journal of Pension Economics & Finance, Moody’s, Norges Bank Investment Management, Paris Europlace, PerCent (CBS), et entre autres.

 

Que représente pour vous le fait d’organiser cette conférence en France ?

Je suis très honoré d’avoir été sollicité par l’EFA pour l’organisation de la conférence. En organisant cet évènement sur le campus Grand Paris de SKEMA, nous souhaitons contribuer à notre manière au rayonnement scientifique de la France et aussi démontrer notre capacité à accueillir un événement scientifique de cette ampleur. Cet évènement met aussi en lumière le dynamisme de notre école et de sa communauté académique.

 

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